Mon point de vue

sur l’apprentissage et les méthodes usuelles

Il est évident qu’on n’atteint pas un sommet sans en franchir les étapes. Une ascension fulgurante n’augure en rien d’un résultat final positif qui s’inscrit dans la durée. Il en va de même avec l’orthographe et la grammaire. Vouloir s’affranchir des règles et des efforts nécessaires ne permet pas la consolidation des savoirs. Et le risque est grand d’en laisser plus d’un sur le bord de la route.

Nul individu ne nait avec le savoir. En revanche, il peut présenter des aptitudes et des inclinations pour certaines matières. Et si ces prédispositions ont la chance d’être accompagnées de guides éducatifs ouverts aux talents innés et goûts préférentiels, alors l’apprenant gagnera en confiance et en solides compétences dans son domaine de prédilection.

Hélas bon nombre d’apprenants n’ont pas tiré le tiercé gagnant (talent, chance, accompagnement) et finissent tout simplement dès l’âge adulte par renoncer à pallier la difficulté. Et se greffent à cette phrase délétère « je suis nul », une honte de soi couplée à une peur profonde de l’échec. D’aucuns m’ont confié qu’ils préféraient se cacher, se faire oublier quand ils suivaient des formations plutôt que de risquer se trouver publiquement confrontés à l’expression de leurs lacunes.

Celles et ceux qui dans leur prime jeunesse ont entendu maintes fois qu’il suffisait de lire pour être « bon » dans leur langue maternelle sentaient pourtant de manière instinctive qu’il n’en était rien. Combien avaient-ils raison ! Pour peu qu’ils appartiennent à la catégorie de type auditif ou kinesthésique, la simple lecture d’un mot, d’une phrase ne pouvait suffire à pallier leurs difficultés qui s’amplifiaient fatalement au fur et à mesure de leur apprentissage. Le fossé s’accroissait dès lors pour les amener au bord du gouffre de leur impuissance face à cette langue qu’ils ne comprenaient désormais plus.

Parmi les matières qui remportent la palme du « je suis nul » arrivent en pole position l’orthographe et la grammaire. Des têtes certainement bien faites ont fini par capituler.

Il suffit d’observer les mines déconfites, les sourcils froncés subrepticement, les mouvements corporels de recul subtils mais visibles quand ils ne sont pas tout bonnement de rejet à l’évocation de ces seules matières pour cerner immédiatement à quel point le sujet demeure prégnant et sensible même des décennies après la sortie du système scolaire.

Ces matières en arrivent à fâcher et parfois pour la vie. « A quoi bon, c’est trop tard, c’est fichu » … Combien de fois ai-je entendu ces mots et leur corollaire « je suis nul, » précédemment cité ou encore « je ne les (fautes) compte même plus » et j’en passe. Et pourtant nulle fatalité dans ce parcours chaotique qui conduit des milliers d’individus à se fustiger et à renoncer. 

Car lorsque je les entends exprimer ainsi leur sentiment, me saisit une volonté décuplée de montrer à toutes ces personnes quasiment blasées et même dégoutées que grâce à des méthodes ludiques, une vision ouverte, une écoute bienveillante et un réel intérêt pour les accompagner dans les différentes étapes requises et nécessaires à la reconstruction de la route de leur savoir, nous pouvons ensemble atteindre le fameux sommet.